"Il reste beaucoup de fruits sur les arbres et certains exploitants ont déjà carrément abandonné et font tomber les fruits plutôt que de les vendre à perte", a expliqué à l'AFP Jean-Paul Mancel, président de l'Aprodec (Association pour la promotion et la défense de la clémentine de Corse).
"Nous avions prévu de produire 25.000 t de clémentines en 2004 (contre 18.000 en 2003) mais nous ne pourrons peut-être même pas en expédier 20.000 t pour cette campagne", déplore M. Mancel.
"Beaucoup d'exploitants se demandent s'ils repartiront en 2005 à ce prix", assure M. Mancel. Les prix d'achat au producteur sont inférieurs de 28% à ceux de la campagne 2003, assure M. Mancel qui cite le Comité de Bassin Economique Fruits et Légumes.
"L'Espagne, c'est la seule concurrente aujourd'hui, mais leurs moyens sont incomparables aux nôtres, avec une production annuelle d'un million de tonnes contre 20.000 en Corse", explique le professionnel. "Mais les Espagnols sont aussi en pleine crise de l'agrume, ils avouent avoir vendu une bonne partie de leurs clémentines à perte et demandent le retrait du marché, sous forme de destruction aidée par l'Etat, de 250.000 tonnes, c'est énorme", souligne M. Mancel, qui réclame pour ses pairs des aides de l'Etat ou de l'Europe, notamment sous forme d'allègements de charges pour éviter de voir mourir nombre d'exploitations dans l'île.
Mûrie sur l'arbre et cueillie à la main, la clémentine corse, qui a reçu en 2003 le label de l'Identification Géographique Protégée (IGP), est reconnaissable à son goût très acidulé et aux feuilles vertes attachées au fruit. Les Français consomment quelque 200.000 tonnes de clémentines, en grande partie importées d'Espagne. La clémentine corse ne représente donc que 8 à 10% de la demande française. |